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Vaginoplastie : en quoi consiste cette chirurgie du sexe de la femme ?
Lorsque le vagin se relâche, la vie sexuelle peut se retrouver affectée. La vaginoplastie consiste à resserrer les muscles vaginaux. Méthodes, déroulé de l’opération, douleur… Explications avec le docteur Diba Abrar, gynécologue spécialisé dans la chirurgie intime.
Définition

La vaginoplastie, ou lifting du vagin consiste à resserrer les muscles vaginaux. Le relâchement des muscles peut entraîner une absence d’orgasme vaginal : les patientes se plaignent de ne rien sentir. La vaginoplastie peut se pratiquer via deux techniques : la chirurgie, qui est plus efficace, mais cela reste une opération lourde. La seconde technique est la radiofréquence : cela consiste à diffuser de la chaleur via une sonde, décrit le docteur Diba Abrar, médecin gynécologue spécialisé dans la chirurgie intime. Chaque technique à son avantage, et la patiente se doit de bien peser le pour et le contre avant de choisir.

Indication

En général, la vaginoplastie est pratiquée en cas de béance vaginale. Ce symptôme peut survenir après plusieurs accouchements par voie basse, après des accouchements difficiles (bébé très gros) ou une épisiotomie mal refermés. Dans la majorité des cas, les muscles autour de l’ouverture du vagin, mais aussi le long de ses murs, se sont élargis et distendus pour permettre la sortie du bébé.

Chez beaucoup de femmes, ils ne retournent pas à leur forme originelle. Les premiers signes d’une béance vaginale sont les gaz vaginaux. Le vagin se remplit d’air, et quand la femme s’assoit, cela devient parfois très gênant au quotidien. Dans l’eau, il peut également y avoir un ‘effet canadair‘ : l’eau rentre dans le vagin puis dégouline quand elle sort, ce qui peut créer un sentiment de honte, décrit le spécialiste. Parfois, cette béance a un fort impact sur la vie sexuelle : la femme a l’impression de ne rien sentir. La patiente peut même avoir du mal à avoir des orgasmes, comme il y a moins de frottements contre la paroi vaginale ou le clitoris, précise-t-il. Bien évidemment, avant d’opérer, le médecin se doit de vérifier si une telle opération est vraiment nécessaire.

En quoi consiste une vaginoplastie ?

Il existe deux moyens de pratiquer une vaginoplastie : de manière chirurgicale ou par radiothérapie.
Le traitement chirurgical s’appelle la colpopérinéorraphie postérieure Cela consiste à disséquer le vagin du rectum, puis à resserrer le vagin et enfin à reconstruire un petit ligament situé entre la fourchette inférieure du vagin et l’anus, appelé le noyau fibreux central du périnée décrit le spécialiste. L’avantage de la chirurgie est son efficacité plus durable et les résultats immédiats, mais les suites opératoires sont plus douloureuses et les risques plus importants.
La deuxième technique n’est pas chirurgicale est donc entraîne un risque bien moindre de complications : il s’agit de la radiofréquence. Cela consiste à stimuler les cellules du vagin par l’intermédiaire de la chaleur pour le rendre plus tonique. Pour cela, on insère une sonde à usage unique dans le vagin, qui va délivrer de la chaleur. Celle-ci va stimuler des cellules qu’on appelle des fibroblastes par l’intermédiaire d’une protéine qu’on appelle la protéine du choc thermique, ce qui va faire secréter du collagène, de l’acide hyaluronique et de l’élasthanne. Cela va rendre progressivement le vagin de plus en plus étroit, décrit le médecin. Pour avoir les meilleurs résultats, cela demande trois séances à quatre semaines d’intervalles, et une séance de rattrapage tous les ans. Mais cette technique ne marchera pas pour les vagins très très larges.

Comment se passe l’opération

L’opération de vaginoplastie par chirurgie se passe en ambulatoire, sous anesthésie, mais il n’y a pas d’hospitalisation. La radiofréquence, elle, ne nécessite aucune hospitalisation, juste des séances chez le gynécologue spécialisé.

Une opération douloureuse ?

Cela peut être douloureux avec la technique de chirurgie, admet le professionnel. En effet, on ressert les muscles et on sert très fort le vagin, donc oui cela peut être lourd pour la patiente. Des calmants seront donc prescrits. L’inconvénient majeur de cette pratique est que cela implique des incisions et des points de suture, qui vont mettre 53 jours à partir en moyenne, ce qui l’empêche d’avoir des rapports pendant un mois et demi. La technique de radiofréquence, elle, est indolore, et les rapports peuvent reprendre au bout de 5 jours.

Suites de la vaginoplastie

Après l’opération, on revoit la patiente une semaine à 10 jours après, pour vérifier que tout va bien, puis de nouveau au bout de trois semaines, explique le médecin. Dans le cas de la chirurgie, la patiente doit bien suivre les recommandations en matière de soins locaux et de toilette intime. Si les relations sexuelles sont contre-indiquées pendant 4 à 6 semaines, la patiente peut reprendre son travail et ses activités 5 à 6 jours après l’intervention.

Complications et risques

Les risques liés à cette opération sont très rares. Si le chirurgien est agréé pour cette pratique, il ne devrait pas en avoir. Néanmoins, il arrive très rarement que cette opération engendre un hématome, une infection, des troubles de la cicatrisation, un accident thromboembolique (phlébite, embolie), ou encore une nécrose cutanée (les risques étant accrus si la patiente fume de manière importante).

Contre-indication

Les contre-indications sont celles classiques de la chirurgie : des antécédents de phlébite ou d’embolie pulmonaire, ou les patientes qui sont sous anticoagulant, précise le médecin. Il n’y a donc pas de contre-indication majeure.

Prix et remboursement

Pour une opération chirurgicale, le prix de la séance est très variable selon le praticien, sa formation, la ville où il exerce et les prix de la clinique et de l’anesthésiste : cela varie de 400 à 600 euros. Cette opération peut éventuellement être remboursée par la sécurité sociale si un relâchement important des muscles du périnée est reconnu.

Pour la radiofréquence, cela varie aussi, mais la séance peut être facturée entre 300 et 800 euros selon le praticien (cette méthode est encore nouvelle, donc les prix peuvent énormément varier) et il en faudra plusieurs. Il faut également acheter la sonde, à environ 50 euros pour les trois séances. Attention, cette technique n’est pas du tout remboursée.

Journaliste : Justine Ferrari
Publié le 14/08/19 18:03 sur Le Journal des Femmes

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